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Utrecht, le 15 février 2014.

Chers Nominateurs du président Mujica,

Le 31 janvier passé l’Institut de Paix de Drogues (DPI) et des consommateurs de cannabis d’Europe participant avaient l’honneur de formellement présenter au Comité Nobel de Norvège la nomination du président José Mujica Cordano de l’Uruguay pour le prix Nobel de la Paix 2014. Vous et vos collègues ministres de gouvernement, membres de parlements et professeurs d’université de l’Allemagne, l’Argentine, la Belgique, la Bolivie, la France, les Pays-Bas, la Pologne et l’Uruguay avez bien atteint un nombre au-delà des 100 nominations individuelles requises. Le texte intégral de la présentation de la nomination est disponible sur le site DPI.  

Le jour suivant, le premier février, nous étions heureux de pouvoir informer le président Mujica de sa nomination, qui pour nous est un cadeau de ses alliés à l’homme qui a eu le courage de résister aux forces de la prohibition pour libérer la marihuana de ses chaînes. Nous vous remercions de votre générosité qui nous a permis de recueillir toutes vos nominations individuelles dans une présentation commune au Comité Nobel. Nous espérons que vous soyez autant charmé du résultat que nous le sommes. Veuillez trouver en annexe le document ‘Notices de presse’ qui fournit des liens vers des articles de presse concernant la nomination.

La liberation du cannabis par Mujica s’est inspirée de 2 modèles. D’une part la politique du Gouvernement Néerlandais qui depuis 1976 accommodée la demande cannabique avec une interprétation libérale de la prohibition telle que définie par la Convention Unique. Ce modèle est à présent appliqué ad absurdum par des Etats des E.U. lesquels légalisent la marihuana tout en prétendant de respecter les obligations conventionnelles.
Une autre voie de sortie fût offert par les consommateurs Espagnols avec le modèle des Clubs Sociaux du Cannabis, des circuits fermés mis en place pour protéger les droits des consommateurs et producteurs de cannabis et pour aider à la mise en place de politiques du cannabis bénéfiques à l’ensemble de la société.
Les deux modèles se complémentaient mais souffraient d’une même déficience : ils ne dépendaient pas de la loi mais de la bienveillance des autorités publiques et quand la tolérance s’envole en temps de crise ces modèles sont mis à rude épreuve. Mujica a mis ce bourbier légal derrière nous et la terreur qui depuis les jours du despote Gilgamesh a accompagné la persécution de ceux qui se livrent à des expériences psychotropes – poussée vers des nouveaux sommets par les Mad Men de l’ère Nixon / Bush – pourra maintenant venir à sa fin.

Dans l’opinion du DPI, cet aspect historique de la prohibition des drogues donne à la légalisation du cannabis en Uruguay un intérêt transcendantal. En regardant en arrière dans le temps, on pense immédiatement à l’histoire du péché originel d’Adam et Eve, qui osaient consommer le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, et recevaient une punition divine pour ne pas avoir obéi le commandement de leur dieu. Par ce récit fondateur les prêtres de la Judée établissaient le nouvel état théocratique Juif où eux seuls allaient décider de l’interprétation de la parole de dieu et de la loi, tout en écartant les prophètes extatiques du premier plan qu’ils avaient occupés jusqu’à ce moment.

Le récit du jardin d'Éden est une re-interprétation habile de la plus ancienne histoire enregistrée, l’Epopée de Gilgamesh. Il raconte les voyages fantastiques de Gilgamesh, le roi de la cité d’Uruk qui, après avoir terminé son voyage hors-de-ce-monde, jusqu’à l’entrée du monde des dieux, jeta l’information divine nécessaire pour rejoindre les lieux où pousse la plante des dieux, la plante du rajeunissement mental. Par ce geste il indiquait que dorénavant les révélations de la sphère divine appartenaient au passé, et que le seul monde valable était la cité et la seule parole acceptable, celle du roi.

Par ce récit commence l’histoire humaine, quand la voix du roi remplace pour de bon la révélation des dieux. En termes contemporains laïques : l’exclusivité de la raison d’État au dépens de la voix intérieure de l’individu, tel qu’elle s’exprime dans l’extase cannabique.

A une distance d’environ cinq mille années nous avons perdu de vue le fait que l’humanité abandonnait alors le monde shamanique. L’expérience extatique commune des temps pré-historiques allait graduellement être remplacée par une conscience indépendante de la volonté des dieux, accompagnée de la compréhension de la puissance de la parole sur les esprits. C’est à ce moment que le souverain proclamait  sa parole comme la seule à être prise en compte. La prise de position de Mujica contre les forces qui ont manipulé les produits psychotropes pour des intérêts privés met une fin à cette histoire officielle. A Montevideo le souverain a décidé de terminer la prohibition des produits psychotropes, permettant à ceux qui le désirent de faire leur propre choix. A partir de maintenant, pour chaque homme et chaque femme qui le désire, l’histoire devient leur histoire personnelle, grâce à Mujica, le Libérateur de l’Esprit.

De l’Uruk à l’Uruguay s’étend l’histoire du contrôle de l'esprit par les classes dirigeantes.
Une histoire de terreur et de persécution. Puis Mujica c'est levé contre Gilgamesh et a redonné au peuple les plantes des dieux.

L’évolution du projet-Mujica sera suivi de près par ses partisans et opposants, en Uruguay et à l’étranger. Il est plus que probable que les forces de la prohibition feront leur mieux pour empêcher son succès. Même si la prohibition de la marihuana paraît pour beaucoup une bataille de perdu, des combats d’arrière-garde seront certainement encore entrepris par des gens hors de contact avec le progrès puisque l’entière machinerie de la guerre aux drogues est encore en place, comme d’ailleurs les intérêts commerciaux et religieux qui étaient à son origine au début de 20ième siècle. Nous vous applaudissons pour ce premier pas que vous avez fait avec Mujica et nous espérons que par l’action unie continue nous connaîtrons un jour la paix de drogues.

Pendant que nous nous réjouissons avec Mujica, nous nous souvenons de Thitima Khongnun, une jeune mère de deux enfants, en attente de son exécution pour un crime de cannabis. Nous voulons donc dédier notre gratitude pour votre contribution aux efforts entrepris pour sauver Mme. Khongnun et pour obtenir un moratoire sur la peine capitale pour crime de cannabis, comme proposé par les Avocats de la Marihuana de ASEAN, dans leur pétition « JAMAIS PLUS DE PEINE DE MORT POUR LE CANNABIS »

Viva Mujica !

Cordialement,

Drugs Peace Institue, et

Argentine
Agrupación Agricultores Canabicos Argentinos - AACA – 
https://www.facebook.com/AgrupacionAgricultoresCanabicosArgentinos 
AREC ( Asociacion rosarina de estudios culturales), http://arec.com.ar/

Belgique
Asbl Sativa - Cannabis Social Club, http://sintedavid.wix.com/asbl-sativa
Mambo Social Club Hasselt, Michel Degens, Président

Bolivie
Plataforma COLI – “Coca Orgánica, Libre e Informada”, Cochabamba,
coordinadora María Lohman

Brésil
Revista Semsemente, http://www.semsemente.com/
Foro Growroom, http://www.growroom.net/board/

Chili
Revista Cañamo https://www.facebook.com/canamo

Espagne
Revista Cáñamo, Barcelona España, http://canamo.net/index.php?index
Tastadores de Cannabis, Club Cannábico de Vic, coordinador Jaime Prats

Mexique
Asociación Méxicana para el Estudio del Cannabis Ameca
http://www.lamarihuana.com/foros/threads/asociaci%C3%B3n-m%C3%A9xicana-para-el-estudio-del-cannabis.30/
Colectivo Por Una Política Integral Hacia las Drogas (Cupihd), http://www.cupihd.org/portal/

Pays-Bas
Mr. Job Joris Arnold, expert en matière de drogues
Organic Earth - Honest Growing - www.organicearth.eu

Pérou
Coalición Latinoamericana de Activistas de Cannabis (CLAC), Lima,
coordinador Luis Gavancho,
Legaliza Peru, Centro de investigacion Drogas y derechos humanos, http://legalizaperu.wordpress.com/

Uruguay
PlantaTuPlanta, Colectivo de Cultivadores de Cannabis de Uruguay,
coordinador  Juan Andrés Vaz, http://plantatuplanta.net/contacto/
Asociación de Estudios Cannábicos de Uruguay (AECU),
presidenta Laura Blanco, http://aecu.org.uy/