a
Liens vers l'ONU
 
as go to index
 
       
 
   
     
Assemblée générale des Nations Unies 2016, 1er anniversaire de l'adoption de l'Agenda 2030 et des Objectifs de développement durable.

 

SS

Utrecht, le 19 septembre 2024

Nations Unies, Secrétariat
Le Secrétaire général, M. António Guterres
New York, États-Unis.

Objet : l’invitation oubliée aux Gardiens de l’Aliment de la Vie pour le Sommet de l’Avenir.

 

Monsieur le Secrétaire général, cher M. Guterres,

Votre Excellence,

C'est un plaisir de vous saluer à ce moment historique que vous nous avez fait connaître. Pour nous,
utilisateurs de substances enthéogènes, c'est un privilège de rencontrer en vous le défenseur du
respect des droits de l'homme de nous tous, comme vous l'avez démontré en défendant nos rituels
pendant vos années à la tête du gouvernement portugais. C'est pourquoi nous nous adressons à vous
avec espoir en ce moment crucial pour l'avenir de notre planète vivante.

Nous comprenons que les Nations Unies organisent un Sommet de l’Avenir les 22 et 23 septembre
prochains, au cours duquel les dirigeants mondiaux adopteront le Pacte pour le futur, présentant un
nouveau consensus sur la manière dont nous pouvons offrir un meilleur présent et préserver l’avenir.
On nous rappelle que « cette opportunité unique dans une génération est l’occasion de rétablir la
confiance érodée et de démontrer que la coopération internationale peut atteindre efficacement les
objectifs convenus et faire face aux menaces et opportunités émergentes ». Le résultat, déclarez-
vous, « sera un monde mieux préparé à gérer les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui
et à l’avenir, pour le bien de toute l’humanité et des générations futures ». Pour réussir, notre
mission est de nous libérer de nos divisions et de tisser des partenariats pour atteindre les Objectifs
de Développement Durable de l’Agenda 2030.

Nous, consommateurs des plantes enthéogènes de la nature, gardiens de l’Aliment de la vie, n’avons
pas été informés de l’existence du Sommet, ni invités à participer à ses travaux préparatoires ni aux
Journées d’action finales. En tant que victimes de la guerre mondiale contre la drogue, la seule
guerre déclenchée et toujours menée sous l’égide de l’ONU, nous sommes consternés que cette
question ne soit même pas à l’ordre du jour du Sommet alors qu’il est généralement admis que la
paix en matière de drogue est une condition préalable au succès de l’Agenda 2030. L’interdiction des
substances psychotropes constitue un obstacle à la réalisation de la plupart des 17 ODDs.
En plus d'être un obstacle à la réalisation de la plupart des 17 Objectifs de Développement Durable,
l'interdiction des substances psychotropes constitue un déni flagrant des droits fondamentaux à la
liberté de religion, d'opinion et d'expression d'une grande partie de la population mondiale.

Bien que le préambule de la Déclaration universelle des droits de l'homme stipule que : « Considérant que les États membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l'Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales »,
l'exclusion des consommateurs de substances enthéogènes et de leurs compagnons utilisateurs de
médecine traditionnelle du Sommet de l’Avenir, signale la poursuite de la violation par l'ONU et les
États membres de leur engagement solennel à défendre nos droits humains fondamentaux.

Nous ne pouvons que protester avec véhémence contre les politiques actuelles d’appropriation et
d’éradication de nos plantes et de nos substances médicinales, et dénoncer l’ostracisme intrafamilial,
la marginalisation sociale, la persécution publique et les conséquences génocidaires que ces
politiques de lèse-humanité nous font subir.
Nous avons perdu notre confiance dans l’ONU et ses États membres à cause de leurs politiques
trompeuses en matière de « drogue ». Ce n’est qu’en s’attaquant concrètement aux mensonges sur
lesquels ces politiques sont basées que l’ONU pourra contribuer à renforcer la confiance dont nous
et notre communauté mondiale avons besoin pour assumer la tâche de rajeunissement de la
planète.

Aucun raisonnement, qu’il soit idéologique ou religieux, n’a été capable de produire le récit
unificateur dont l’humanité a besoin pour inverser son extinction auto-infligée. Nous sommes obligés
d’éteindre la raison humaine elle-même pour saisir le message de la planète Terre, celui auquel nous
appartenons et que nous voulons si désespérément adopter. Des habitants de la jungle aux citoyens
aliénés de la société de consommation, notre consommation de ce que nos ancêtres appelaient à
juste titre « l’Aliment de la vie » nous rappelle la nature en nous et notre lien avec la nature dans
toute sa biodiversité. Ce lien est succinctement décrit dans les mots du chef amazonien Yawanawá
Nixiwaka :

« Nous sommes les seuls sur cette planète à parler encore la langue de l’eau, de la terre, de l’air, desétoiles, des animaux, de la forêt et de toute la Création de la planète. Non seulement nous protégeons la nature, mais nous sommes la nature elle-même. Nous sommes les enfants qui n’ont jamais quitté la maison, la maison du Créateur divin. »

Si nous écoutons cette voix de la nature, le sentiment d’appartenance personnelle à une même
maison planétaire peut susciter notre effort commun en faveur d’un partenariat et d’une
coopération à l’échelle mondiale. Ce partenariat spécial devrait inclure l’ONU, car il vise à donner à
chaque être humain la possibilité de faire l’expérience, au-delà de toute domination, de l’unité de
l’humanité et de la création dans une liberté absolue de pensée et de sentiment. Cette liberté
absolue de la religion personnelle du cœur est ce que promet notre Déclaration des droits de
l’homme, mais que la Prohibition nous refuse.
Monsieur le Secrétaire général, nous avons le plaisir de vous présenter notre contribution au
Sommet de l’Avenir dans notre rapport de fond « Réponse enthéogène au Sommet du futur – Notre
partenariat avec la Terre mère ». Veuillez le considérer comme l’opération de sauvetage interdite de
l’« Objectif de développement durable 18 – La protection de l’Aliment de la vie ».

Nous attendons avec confiance votre réaction et souhaitons aux Nations Unies un sommet réussi.

Cordialement,


Adriaan Bronkhorst
Ex-PoWoD
Institut de Paix de Drogues

 

Cc: Organes des NU, Ambassades, ONGs, Gardiens de l’Aliment de la Vie

 

Drugs Peace Institute  – Foundation, Chamber of Commerce Utrecht, The Netherlands, KvK 41213130 www.drugspeaceinstitute.org